Localisation du projet

Le SEBITOLI CHIMPANZEE PROJECT est niché à l’extrême nord du Parc National de Kibale, près du village de Sebitoli, dans une zone qui concentre les enjeux écologiques de ce siècle :

Une forêt tropicale abritant une incroyable biodiversité menacée par la fragmentation du territoire, la déforestation, l’intensification agricole et le braconnage.

Bordé par la chaîne de montagne du Rwenzori à l’ouest de l’Ouganda, le parc national de Kibale s’étend sur 795 km2. Il est l’un des 10 parcs nationaux du pays gérés par l’Uganda Wildlife Authority (UWA), une agence gouvernementale dépendante du ministère du tourisme ougandais.

Située entre 1100 et 1600 mètres d’altitude, on trouve dans cette forêt de moyenne montagne des marécages en fond de vallée, de fortes pentes (jusqu’à 50%) et un climat tropical humide, avec l’alternance de deux saisons des pluies et deux saisons sèches.

La forêt de la zone de Sebitoli est traversée par une route nationale bitumée, élargie en 2019, qui relie Kampala, capitale ougandaise, à la République Démocratique du Congo. En plus d’être régulièrement traversée par les chimpanzés puisqu’elle coupe leur domaine vital, cette route est fréquentée par les babouins et le trafic est dense : de nombreux véhicules (motos, voitures, mini-bus, camions, cars, etc.) génèrent de la pollution atmosphérique et sonore, une accumulation de déchets sur le bas-côté et des collisions malencontreuses avec la faune.

Éléphants

Serval

Zorille

Due à son passé d’exploitation forestière, la zone de Sebitoli présente aujourd’hui une végétation dense, fortement dégradée ou en régénération. On y retrouve cependant une foisonnante diversité de papillons, d’oiseaux et de mammifères dont des espèces menacées comme le chat doré et les deux espèces d’éléphant (forêt et savane).
Le parc de Kibale abrite également une des plus grandes biomasses de primates au monde avec 12 espèces dont le chimpanzé, le babouin, le singe de l’Hoest, les colobes bai et guéréza, ou encore le potto de Bosman.

Babouins

Colobe

Potto

En plus de la route bitumée, le parc national est entouré par des activités agricoles qui concentrent une forte densité humaine. Des plantations industrielles de thé en monoculture et des plantations d’eucalyptus réduisent et fragmentent le territoire forestier autour du parc. Des cultures vivrières, dont dépendent les communautés Tooro et Kiga de cette région, sont également installées à quelques mètres de la bordure et attirent éléphants, babouins et chimpanzés.

N’étant pas autorisées à pénétrer dans la forêt pour en exploiter les ressources, les populations riveraines, frustrées, ont parfois recours au braconnage végétal (pour l’écorce de Prunus africana par exemple) et animal (pour le commerce d’ivoire ou en utilisant des collets pour le petit gibier).

Enfin, l’utilisation industrielle et artisanale de pesticides s’additionne au traitement à l’agent orange de la forêt dans les années 70. Tous ces polluants se retrouvent aujourd’hui dans le sol et dans l’eau des rivières qui traversent la zone de Sebitoli, et exposent faune, flore et communautés à une menace chimique.